POURQUOI LA SUISSE A-T-ELLE
BESOIN D’UN DROIT VOISIN?

Derrière chaque information, il y a le travail d’entreprises de médias suisses.

Les informations politiques du Palais fédéral ou d’une commune, les turbulences boursières suisses ou les messages de réussite d’une PME, les comptes-rendus de l’opéra ou un article sur le football local: toutes ces informations qui paraissent en Suisse sont rédigées par des entreprises de médias suisses. Les nombreux petits et grands éditeurs fournissent des emplois pour quelque 12 000 journalistes, auxquels s’ajoutent d’autres dizaines de milliers d’emplois dans l’écosystème des médias, des graphistes aux techniciens.

Si un journalisme de qualité est essentiel pour la préservation de notre démocratie et de notre État de droit, l’investissement en temps et en argent est indispensable. Il est donc incontestable que de telles prestations ne peuvent pas être reprises gratuitement.

Reprendre des contenus, en profiter, ne rien rémunérer en contrepartie…
tel est le système des GAMAM

Dans le modèle commercial des géants du numérique, les contenus journalistiques des entreprises suisses de médias sont repris par les GAMAM, sans aucune rémunération pour ces prestations de tiers. Les entreprises de médias suisses sont ainsi privées de moyens financiers (en raison de la disparition de recettes publicitaires), tandis que les GAMAM augmentent constamment leurs bénéfices grâce aux contenus journalistiques. Ce modèle économique s’explique de façon très simple: pour les GAMAM, les informations des entreprises de médias suisses font partie des recherches les plus populaires des utilisateurs. À l’aide de titres d’actualité et de courts extraits de texte, les géants du numériqueproposent un service populaire sur leurs pages et génèrent ainsi du trafic. Grâce à ces données, des conclusions peuvent être tirées sur les centres d’intérêt de l’utilisateur, puis commercialisées en montrant des publicités ciblées au client («targeted advertising»). Les utilisateurs restent dans l’univers des GAMAM, les plateformes des entreprises de médias étant mises à l’écart.

Le «droit voisin» propose un juste compromis

Aujourd’hui, les entreprises de médias en Suisse ne sont pas en mesure de se protéger face à cette exploitation commerciale. Disposant d’un monopole presque absolu, les GAMAM dictent les conditions de la distribution en raison de leur «pouvoir de marché». C’est un fait inacceptable pas seulement pour les entreprises de médias. Même le Conseil fédéral reconnaît que la transition numérique a entraîné une nouvelle exploitation de prestations journalistiques à des fins commerciales, sans que ces prestations ne soient rémunérées. C’est pourquoi, selon le Conseil fédéral, une nouvelle base juridique, un «droit voisin», est nécessaire. Le Conseil fédéral a demandé au DFJP (IPI), en collaboration avec le DETEC (OFCOM) et le DEFR (SECO), d’élaborer un projet de consultation. L’objectif est de protéger les publications journalistiques de toutes les catégories de médias (radio et TV inclus) dans l’espace numérique.

Les GAMAM veulent empêcher le droit voisin au niveau mondial

Les GAMAM n’ont aucun intérêt à un droit voisin. Au sein de l’UE et dans tous les pays qui œuvrent dans le sens de l’application d’un droit voisin, les géants internationaux du numérique ont essayé de stopper l’évolution. Bien que le droit voisin ne remette absolument pas en question l’«Internet libre», Google a diffusé, par exemple en Allemagne, des annonces avec le slogan «défends ton réseau» et a appelé les utilisateurs d’Internet à se mobiliser contre le droit voisin prévu, également directement auprès des députés du Bundestag. «L’initiative de Google est à la fois éhontée et transparente», déclare Norbert Lammert, l’ancien président CDU du Bundestag (à lire dans le Spiegel en ligne, 05.12.2012).

Tout va dans le sens de l’application d’un droit voisin au niveau international

L’UE applique déjà un droit voisin. Tel que constaté par le Conseil fédéral dans son rapport, cela permettra de mieux rémunérer les médias journalistiques pour leurs prestations. En France, où l’application du droit voisin est la plus avancée, de premiers accords ont été conclus entre les géants internationaux du numérique et les éditeurs nationaux sous la pression de l’autorité de la concurrence. Des évolutions similaires ont également lieu en Allemagne, en Italie, en Irlande, aux Pays-Bas, au Danemark et dans de nombreux autres pays.

Les GAMAM, le Fairp(l)ay s’impose!

De gauche à droite: Ceux qui soutiennent un journalisme suisse fort, se mobilisent pour un droit voisin efficace. Sans un franc du contribuable, la place médiatique suisse en sera renforcée pour l’avenir. Les entreprises de médias, qu’elles soient de petite taille au niveau local ou plus grandes au niveau national, doivent profiter de la rémunération équitable de leurs contenus journalistiques par les GAMAM, tout comme les journalistes, qui en tant qu’auteurs des contenus, doivent également percevoir une part raisonnable de la rémunération. Les décideurs politiques à Berne doivent maintenant intervenir : sur la place médiatique suisse, le Fairp(l)ay est requis de la part des GAMAM. Ensemble pour un droit voisin efficace !

LIENS COMPLÉMENTAIRES

Le droit voisin dans les médias

Swissinfo:

Schweizer Medien sollen Geld von Facebook und Co. erhalten

NZZ Magazin:

Ringier-Chef Marc Walder: «Von wem sollen die Medien konkret abhängig werden?»

Klein Report:

Pietro Supino sieht schwarz für Schweizer Medien ohne Subventionen und Leistungsschutzrecht

persoenlich.ch:

Andrea Masüger fordert abgespeckte Medienförderung

Le droit voisin – comparaison internationale

Australien:

Australia’s News Media Bargaining Code Is a Major Success That the U.S. Can Emulate

Frankreich:

Google fängt sich 500-Millionen-Ohrfeige von Kartellbehörde

Kanada:

Canada law worth over $300m/year for news businesses set to pass in spring 2023

Deutschland:

Google muss News Showcase nachbessern

Communications du Conseil fédéral

Abschluss des Mediendialogs

Bern, 23.08.2022 – Vertreterinnen und Vertreter der Schweizer Medienbranche haben am 23. August 2022 in Bern auf Einladung von Bundesrätin Simonetta Sommaruga den Mediendialog abgeschlossen.

Bundesrat plant neuen Schutz für journalistische Veröffentlichungen

Bern, 17.12.2021 – Der Bundesrat hat an seiner Sitzung vom 17. Dezember 2021 den Bericht zur Wirksamkeit der Urheberrechtsrevision von 2020 verabschiedet.